Voici quelques outils et ressources pour diagnostiquer les lecteurs précaires et ainsi proposer des démarches pédagogiques adaptées.
I/ A quoi ressemble un élève en difficulté de lecture?
Tout d’abord un bref rappel du profil de l’élève en difficulté de compréhension de texte; il s’agit de celui qui ne maîtrise pas les cinq compétences suivantes (source: Stage PMQC, 2013) :
- Compétences de décodage : fluence
- Compétences linguistiques : lexique, syntaxe
- Compétences textuelles : ponctuation, cohésion (inférences, chaînes anaphoriques)
- Compétences référentielles : culture, apports de connaissances extérieures
- Compétences stratégiques : contrôle, projet, évaluation par le lecteur, hypothèses de lecture, horizon d’attente
Le chercheur J. Bernardin ( in Le rapport à l’école des élèves de milieux populaires (De Boeck 2013) ) propose également une typologie comparative des lecteurs précaires et des lecteurs habiles que l’Equipe de Maîtrise de la Langue de Créteil ( in Portrait du lecteur en difficulté in Compréhension des écrits dans les différentes disciplines. Evaluation à l’entrée en sixième. Livret du professeur (Mission académique Maîtrise de la langue, Académie de Créteil, septembre 2011) présente dans le tableau suivant:
Les lecteurs précaires | Les lecteurs habiles |
Croient qu’il suffit de décoder et de comprendre isolement chaque mot (ils conçoivent le texte comme la somme des mots qui le composent) | Construisent des représentations intermédiaires, mémorisent les informations importantes et cherchent à construire des relations logiques. |
S’efforcent de mémoriser tous les mots, de mémoriser le texte dans sa forme littérale. | Sont centrés sur le contenu sémantique. Vont au-delà de l’explicite. Organisent les informations du texte, synthétisent. |
Pratiquent une lecture linéaire (par ex. ils font peu de retours en arrière) | Modulent leur vitesse de lecture selon la difficulté et n’hésitent pas à faire des retours en arrière. |
Fonctionnent par « îlots de compréhension » entre lesquels ils cherchent à établir des liens. Brodent leur compréhension à partir d’indices de surface arbitraires. | Essaient d’obtenir une cohérence globale. |
Ont une conception « étapiste » de la lecture (on lit puis on comprend) | Ont une conception « interactive » de la lecture : les tâches de bas niveau (déchiffrage…) s’articulent avec les tâches de haut niveau (interférences, mises en relation, récapitulation). |
Ne remettent pas en cause leurs interprétations quand la suite du texte entre en contradiction avec elles. Leurs interprétations ne fonctionnent pas comme des hypothèses. | Savent remettre en cause leurs hypothèses de lecture. |
Ont du mal à faire des liens entre les différences phrases d’un texte (difficultés en particulier avec les anaphores). | |
Ont une faible conscience des procédures de lecture et des modalités de contrôle de la compréhension. | Ont automatisé l’ensemble de ces procédures, qui sont de ce fait devenues non conscientes. |
N’ont pas conscience que le lecteur a un rôle actif à jouer dans le processus de compréhension. |
II/ Comment diagnostiquer les lecteurs précaires?
Un diaporama synthétique et complet de protocoles d’évaluation a été présenté lors du stage de PMQC en 2013:
- le protocole OURA (OUtil de Repérage des Acquis en lecture) et
- le protocole ROC (Repérage Orthographique Collectif) pour les élèves de cycle 2
- le protocole ELFE (Evaluation de la Lecture en Fluence)
-> Diaporama: pmqc_protocoles_evaluations_diagnostiques
-> Outils pour le protocole ROC: http://www.cognisciences.com/accueil/outils/article/reperage-orthographique-collectif
-> Outils pour le protocole ELFE: http://www.cognisciences.com/accueil/outils/article/e-l-fe-evaluation-de-la-lecture-en-fluence#formulaire_formidable-2
III/ Sitographie
- Site de la DSDEN de Dijon autour du dispositif Plus de Maîtres que de Classes : http://www.ac-dijon.fr/dsden89/cid79494/plus-de-maitres-que-de-classes.html
- Site des Sciences Cognitives de l’Université de Grenoble: http://www.cognisciences.com/accueil/
